FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur L. Louis, 10 septembre 1867
Godin s'excuse du retard de son courrier, dû à la maladie. Il renvoie son correspondant, qui semble désireux de s'installer au Familistère, à la lecture de l'Annuaire de l'Association et à la brochure d'Alexandre Oyon, et il donne des indications sur l'application des principes de Fourier au Familistère. Godin dissuade son correspondant de quitter les États-Unis pour le Familistère car il se méfie des « enthousiasmes » et ne souhaite pas que les individus dépendent du Familistère.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jacques-Nicolas Moret, 13 octobre 1843
Sur la doctrine phalanstérienne : Godin encourage son cousin à étudier l'œuvre de Charles Fourier et évoque la transformation de La Phalange en journal quotidien, La Démocratie pacifique.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique et à l'École sociétaire, 5 mai 1844
Godin répond à une lettre de son correspondant et l'informe qu'il doit retarder son voyage à Paris. Sur la colonie sociétaire de Cîteaux. Godin propose de contribuer au capital de la société : « Si la foi et la volonté suffisaient à son avenir, je croirai pouvoir être fort utile, mais les capitaux sont les premiers nécessaires et la fortune n'est pas mon partage. Malgré cela je vous remettrai un pouvoir pour une action quand je saurai où la placer pour le bien de l'œuvre [...] » Godin transmet un message de son ami Lhermitte, qui souhaite également contribuer à l'essai de Cîteaux, sur une machine agricole dont il soumet l'idée à l'École sociétaire : « Lorsque les ouvrages de Fourrier (sic) me tombèrent sous la main, j'étais à organiser une fabrication à laquelle il ne manqua dès lors pour ma satisfaction que d'être une œuvre d'avenir mais forcé de réaliser des bénéfices je continuai. Maintenant Cîteaux est venu réveiller en moi le désir de poursuivre l'idée d'une machine destinée à faucher mécaniquement. Cette machine où plutôt ce récolteur conduit par un homme et mue (sic) par deux chevaux pourra suivant mes prévisions faire en moyenne le travail de dix-huit personnes. Si comme je l'imagine Cîteaux possède désormais un atelier de mécanique, sans doute que l'exécution de toutes les machines destinées à l'agriculture y sera au premier rang comme moyen de faire engrener les travaux industriels avec les travaux agricoles ; s'il en est ainsi ce récolteur entrerait avec avantage dans son exploitation ; je me croirai heureux d'avoir pu aider à la prospérité de l'association. »

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 6 septembre 1845
Godin a oublié de renouveler ses abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange pendant son séjour à Paris ; il adresse 35 F à son correspondant pour ce renouvellement. Il rend compte de ses visites à des sympathisants fouriéristes à Rouen et à Amiens : monsieur Lemaître était absent : monsieur Spineux craint d'être compromis par le nom de phalanstérien, mais Godin pense l'avoir convaincu d'étudier la théorie de Charles Fourier. Il annonce qu'il doit se rendre à Landrecies, au Quesnoy, à Valenciennes, à Mons, à Charleroi, à Maubeuge, à Avesnes, à Marle, à Laon, à La Fère, à Reims, à Montcornet et à Vervins, et demande à Cantagrel s'il connaît des personnes à visiter dans ces villes.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 29 avril 1846
Envoi de 6 F pour un abonnement au numéro de huitaine de La Démocratie pacifique. À propos de deux portraits de Charles Fourier que Véran Sabran, après une visite à Esquéhéries, a promis de faire parvenir à Godin.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jacques-Nicolas Moret, 8 juillet 1848
Godin répond à la lettre de Jacques-Nicolas Moret du 2 juillet 1848 et lui exprime sa satisfaction d'apprendre qu'il a commencé à étudier la doctrine de Charles Fourier : « Vous aurez chaque jour à vous féliciter de vous être approché du fanal vers lequel le vaisseau de la civilisation vogue au milieu de la tempête pour entrer au port d'harmonie. » Il assure à son cousin, qui est allé à Paris, que les phalanstériens n'ont pas pris part aux tristes événements de juin 1848 : « Nous sommes loin d'espérer rien de bon des commotions sociales. » Godin affirme que les réformes politiques sont accessibles par le suffrage universel, que les réformes sociales ne peuvent s'opérer que pacifiquement, que les idées nouvelles peuvent subir des persécutions, et que les socialistes sont rendus responsables du mal qu'ils n'ont pas fait. Il l'informe qu'un congrès de phalanstériens, prévu le 9 juillet à Paris, a été ajourné en raison des événements. Il l'engage à répandre les idées de rénovation sociale mais avec prudence car les phalanstériens « ne sont pas en odeur de sainteté en ce moment », et lui suggère de souscrire à la rente de l'École sociétaire destinée à soutenir ses publications.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 26 décembre 1848
Godin a reçu des numéros de la Démocratie pacifique par la poste mais il signale qu'il lui en manque encore. Il informe ses correspondants qu'il a bien reçu le paquet d'entretiens socialistes, qu'il en a fait usage, mais fait remarquer qu'il faut les donner plutôt que les vendre car le salaire des travailleurs ne leur permet pas d'acheter des livres. Il leur explique que l'ignorance des masses est profonde et que les brochures peuvent être utiles, mais pas à court terme dans les campagnes, où l'on ne peut gagner rapidement l'opinion. Godin envoie un billet de 100 F à ses correspondants en paiement de son abonnement à la Démocratie pacifique et à La Phalange, de livres et d'estampes (vue du phalanstère et portrait de Fourier) à lui faire passer rapidement par Véran Sabran.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 10 janvier 1849
Sur le financement de l'École sociétaire : Godin regrette que les ressources manquent à l'École : «[Je] ne conçois pour limites au dévouement que doivent inspirer les convictions phalanstériennes que l'épuisement absolu de ressources et je suis encore loin de là. » ; il juge que le sort de la rente de l'École est lié à « la proposition de réalisation que notre ami Considérant (sic) doit faire à l'assemblée nationale constituante » ; il pense que le phalanstère est encore éloigné du domaine politique, que l'étude de la théorie de Fourier est nécessaire pour forger des convictions et que seuls les livres peuvent le permettre. Il les enjoint de faire connaître la situation de l'École par la « Petite correspondance » [de la Démocratie pacifique] et par des circulaires, et de lui écrire en cas d'urgence. Godin envoie 200 F qui portent ses apports à 340 F depuis le 16 novembre 1848, à utiliser pour la rente de l'École, pour les abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange et pour l'achat de livres.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur L. Bernus, 3 décembre 1848
Godin répond à une lettre de Bernus le questionnant sur le socialisme. Il commence par lui indiquer qu'il faudrait un livre pour y répondre et le renvoie à la lecture d'ouvrages des disciples de Fourier. Godin évoque en préambule son engagement phalanstérien et son admission au Congrès phalanstérien. Godin explique ensuite que les réformes politiques – le changement des lois à la suite de révolution – n'empêchent pas la misère, aussi les fouriéristes ont-ils conclu que le forme des gouvernements comptait moins que les réformes sociales qui touchent aux intérêts réels des membres de la société. Il expose que certains socialistes, affligés des abus de la propriété individuelle, ont choisi la voie du communisme, qui n'est cependant pas fondé sur des règles scientifiques. Godin affirme que les fouriéristes sont éloignés du communisme mais n'en sont pas moins socialistes et qu'à la différence des communistes, ils sont tous d'accord entre eux quant à l'organisation future des sociétés. Il indique que Fourier a jeté les bases de la science sociale dans l'ouvrage Unité universelle. « Les socialistes phalanstériens sont les hommes qui ayant étudié la théorie de Fourrier (sic) se dévouent à la réalisation de cette Théorie. Leur nom leur vient de ce que pour traduire en fait la théorie de Fourier, il faut élever un phalanstère : nom qu'ils donnent à l'édifice et aux constructions destinées à servir d'habitations à la population d'environ 2 000 âmes qui composerait ce village nouveau. Le domaine de chaque Phalanstère ne devrait pas avoir moins d'une lieue carrée. » [texte avec corrections] Il explique que les membres du phalanstère sont associés en capital, en travail et en talent, et décrit les avantages du système d'association, l'abolition de la misère et la prospérité générale. Godin joint à sa lettre une liste d'ouvrages phalanstériens [qui n'est pas copiée].

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux phalanstériens, 3 octobre 1849
Godin appelle l'attention de son correspondant sur l'appel de Considerant en exil paru dans le Bulletin phalanstérien n° 11 relatif au capital des sociétés créées en 1840 et 1843 pour la propagation et la réalisation de la théorie de Fourier et la publication de la Démocratie pacifique. Godin précise qu'il écrit à la demande de Victor Considerant qui lui a adressé une lettre à ce sujet depuis son exil [le 27 septembre 1849]. Godin fait le constat que les phalanstériens sont isolés et négligent d'apporter leur soutien à l'École sociétaire. Il encourage son correspondant à éveiller l'intérêt des phalanstériens de sa connaissance : « Est-ce se tromper de croire par exemple qu'il y a maintenant en France plus de six mille personnes ayant compris que la Théorie de Fourrier (sic) contient les moyens de salut du monde, et que ces personnes sont en état de faire quelque sacrifice pour la propagation de cette théorie ? Est-ce se tromper de croire que chacune d'elles pourrait verser cent francs en moyenne dans ce but ? » Godin pense qu'il est possible de réunir 600 000 voire 300 000 F : « C'est à ce prix que nous sommes peut-être à la veille de la réalisation et que nous pouvons ménager à l'humanité la voie de la terre promise.½ Il proclame que l'avènement du régime d'association intégrale préservera l'humanité de l'anarchie sociale et des révolutions. Godin informe son correspondant qu'il écrit également aux phalanstériens du département ; il souhaite que soient sollicitées les « personnes sympathiques à nos idées dans le cercle le plus étendu possible », au-delà du groupe des phalanstériens actifs.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Alexandre Chaseray, après le 8 novembre 1849
Godin exprime le souhait qu'il avait d'entrer en relation avec Alexandre Chaseray après avoir lu les articles qu'il avait publiés dans La Démocratie pacifique et La Phalange. Il lui confie qu'il doutait de pouvoir le compter parmi les partisans de l'association intégrale de Fourier, qu'il a reconnu en lui au moment de la Révolution de Février un ami du prolétaire et un partisan des réformes sociales mais que sa ligne politique ne lui permettait pas alors de le considérer comme un phalanstérien. Godin explique à Chaseray qu'il a vu son nom dans le tableau général des actionnaires, donateurs et abonnés de la Démocratie pacifique en qualité d'actionnaire ayant souscrit 1 000 F sans pour autant y figurer en tant que donateur ou abonné du journal. Godin pense que si Chaseray a contribué ainsi à la propagation des idées fouriéristes tout en se tenant à l'écart des fouriéristes, c'est en raison d'un malentendu qu'il voudrait dissiper. Godin fait part à Chaseray de la volonté de l'École sociétaire et de Victor Considerant, qui vient de lui écrire depuis son exil, de rallier les amis de la cause phalanstérienne pour réaliser « l'expérience décisive ». Godin lui propose de lui écrire à nouveau ou de lui rendre visite.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Alexandre Chaseray, 17 décembre 1849
Godin répond à une lettre de Chaseray, dans laquelle celui-ci exprime avec franchise ses désaccords avec l'École sociétaire, en l'assurant qu'il n'est pas offusqué et qu'il souhaite poursuivre ses relations avec lui. Godin constate que Chaseray a une appréciation du problème social différente de celle de l'École sociétaire, mais exprime le voeu que les socialistes puissent se réunir autour de principes de justice communs. Godin lui fait part de sa satisfaction de pouvoir débattre avec lui de la question du crédit gratuit exposé par Proudhon, ne serait-ce que pour sortir « de l'isolement complet auquel je suis condamné à cause de mes opinions ». Godin affirme que la querelle entre Proudhon et Considerant n'est pas susceptible d'influencer son jugement dans l'examen de la théorie du crédit gratuit de Proudhon qu'il développe dans sa lettre. Godin fait valoir par un exemple que le droit de propriété est conforme au vœu de la nature et que la gratuité du crédit « n'est donc qu'un cri de guerre lancé contre les capitalistes » et ne peut être érigée en principe. Les disciples de Fourier reconnaissent que des abus monstrueux ont été commis par le capital, mais que dans la société qu'ils projettent, le capital sera le serviteur du travail. Godin exhorte Chaseray d'étudier la théorie fouriériste et promet de lire complètement Proudhon si ses idées reposent sur un principe vrai. Godin précise enfin qu'il est abonné au Paysan et qu'il est ainsi au courant de « votre polémique ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Alexandre Chaseray, entre le 21 décembre 1849 et le 21 janvier 1850
Godin déclare en préambule qu'il est heureux au milieu des désordres du monde, « d'avoir acquis la certitude des moyens par lesquels l'humanité doit arriver collectivement au bonheur ». Il explique à Chaseray qu'il avait compris que celui-ci ne croyait pas à la découverte d'une science sociale, sans doute détourné de la partie scientifique et applicable de la théorie sociétaire par les « aperçus hardis et plus ou moins hasardés » de Charles Fourier. Godin signale à Chaseray qu'il commet une erreur d'appréciation en pensant que « c'est pour soutenir l'infaillibilité du maître que nous défendons la légitimité des droits du capital » : les disciples de Fourier et Victor Considerant défendent les droits du capital en vertu de la loi sériaire découverte par Fourier, découverte reconnue par Proudhon lui-même dans son ouvrage Création de l'ordre dans l'humanité. Godin affirme que des erreurs possibles de Fourier dans la question de la répartition des richesses pourront être rectifiées dans les applications de la loi sériaire. Godin suggère à Chaseray que la gratuité du crédit n'est pas aussi opposée qu'il le pense à la théorie de Fourier. Godin s'engage à lire les ouvrages de Proudhon et engage Chaseray à lire ceux de l'École sociétaire, afin qu'ils en fassent ensemble la comparaison.

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Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 16 mars 1853
Godin indique à Cantagrel qu'il a oublié son adresse et qu'il lui fait remettre sa lettre par son associé qui lui livrera une cuisinière. Il lui annonce qu'il revient de Paris où il a pris connaissance de sa lettre sur les essais phalanstériens d'Amérique, confrontés aux difficultés de réalisation du travail attrayant. Godin juge que les premiers disciples de Fourier ont négligé l'étude des questions pratiques ; leur bonne opinion des hommes pour entrer dans la voie du travail attrayant n'est pas plus fondée que leur croyance en la vertu du suffrage universel en 1848. Godin explique que la grande industrie tend à un résultat opposé à celui du travail attrayant car elle procède par la division des tâches à l'infini pour assujettir l'individu. Il confie à Cantagrel que la constitution d'un ménage sociétaire présente de l'intérêt, qu'il ne croit pas à une réalisation phalanstérienne en France et qu'il pourrait concentrer ses efforts à la réalisation « à côté de mon établissement [d']une cité ouvrière dans laquelle un véritable confortable serait accordé à mes ouvriers eu égard à l'état dans lequel ils vivent ». Godin demande à Cantagrel s'il peut lui expédier deux tonneaux de vin ordinaire.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Victor Considerant, 16 septembre 1853
Sur le spiritisme. Godin évoque une entrevue avec François Cantagrel quelques jours plus tôt à Bruxelles et indique qu'il envoie sa lettre à celui-ci pour qu'il la remette à Victor Considerant. Godin explique à Considerant que la lecture des œuvres de Fourier l'a convaincu qu'il existe des mondes ultérieurs et que les corps mondains peuvent communiquer avec les esprits ; il ajoute que sa connaissance du magnétisme animal est venu renforcer cette conviction. Godin confie à Considerant qu'il avait lu dans les journaux la description de tables parlantes, phénomène qu'il a essayé de mettre en relation avec le magnétisme animal, avant de lui faire le récit de la visite qu'il fit rue de Beaune à Paris le 13 août 1853, à l'occasion de laquelle il a eu connaissance des lettres d'Amérique de Considerant. À cette occasion, Brunier l'a invité à poser les mains sur une table, qui écrivit « Dieu fait cela », mais avec beaucoup de lenteur du fait que les mouvements de la table suivent l'ordre alphabétique pour désigner chaque lettre. Godin explique à Considerant qu'une fois revenu à Guise, il a mis au point un instrument pour communiquer plus efficacement avec les esprits, en partant du principe que le système nerveux des individus était le véhicule emprunté par les esprits pour communiquer leurs pensées. Godin décrit l'instrument et son fonctionnement : en posant les mains sur l'aiguille, celle-ci indique les lettres du cadran de l'instrument et formule ainsi les réponses aux questions posées verbalement ou mentalement ; l'instrument a été testé avec succès auprès des personnes de l'entourage de Godin ; à raison de deux heures par jour pendant une vingtaine de jours, l'instrument a dicté 73 pages de 30 lignes dans lesquelles il est question du ciel et de la terre, de la transformation du monde, des passions de Godin et de son entourage, des plus secrets replis de la pensée de Godin ; il lui est annoncé que c'est la volonté de Dieu qui s'exprime ; mais après quelques jours, des contradictions dans les communications firent douter Godin de l'origine des révélations, et il en est venu à penser que c'est Considerant qui en était l'origine, lui qui avait découvert la loi des ressorts qui permet de soumettre l'individu à un analyse complète de sa pensée. Godin apprend à Considerant que Cantagrel a cru qu'il était en état de surexcitation nerveuse quand il lui a fait ce récit, mais Godin proteste de sa bonne santé. Il demande si Considerant peut lui donner la clé de l'énigme.

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Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Victor Considerant, 11 décembre 1853
Godin rappelle à Victor Considerant que la lettre du 18 octobre 1853 qu'il a reçue de lui laissait espérer une autre lettre l'invitant à venir le visiter pour parler des manifestations occultes qui se produisent en France et des projet de Considerant en Amérique. Godin assure Considerant de son soutien. Godin revient sur la question des tables parlantes à laquelle Considerant ne semble pas accorder d'intérêt. Godin évoque les conseils donnés par Considerant à lui-même et à Hennequin, lequel, pourtant, a encore eu des révélations de « l'âme de la terre » sur la tâche qu'il devait remplir « pour écarter de la Théorie de Fourier les erreurs dans lesquelles ce grand génie était tombé. » Godin évoque les manifestations occultes qui se présentent à lui : « [J]e crois que les phalanstériens devront trouver là un motif de ralliement pour se réconforter ensemble aux sources nouvelles qui viennent de jaillir pour moi. ». Il exprime son désir d'en discuter avec Considerant à Barvaux. Le commentaire manuscrit de Godin dans la marge de la copie fait état de la réception de la lettre par Victor Considerant : Godin explique notamment que ses révélations lui faisaient croire à cette époque que le phénomène des tables parlantes était dû à des influences humaines armées de moyens pour agir sur l'esprit de leurs semblables, et que Considerant était en tête de ceux qui usaient de ces moyens.

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Auteur : Riche-Gardon, Luc-Pierre (1811-1885)
Luc-Pierre Riche-Gardon à Jean-Baptiste André Godin, 13 mars 1875
Luc-Pierre Riche-Gardon évoque le soutien actif de Godin à "l'oeuvre illusoire du Texas". Il indique avoir remis ses titres personnels à Cantagrel et interroge son correspondant sur les représentations renouvelées par "nos amis de différentes provinces près des législateurs républicains depuis 1873". Riche-Gardon partage ses convictions inspirées du fouriérisme. Dans ce qui semble être un post scriptum, il indique rester "à Paris jusqu'à samedi prochain".

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jules-Charles Godon, 9 septembre 1847
Sur l'affaire de contrefaçon Degon : Godin répond à une lettre de Godon qui lui signale une équivoque dans le mémoire rédigé pour l'expertise ; Godin assure que les experts ne sont pas des spéculateurs [sans doute l'objet de l'équivoque] et que les spéculateurs sont ceux qui soutiennent Degon ou les concurrents de la manufacture Godin-Lemaire ; Godin ne veut pas croire que Deslauriers a pu prendre comme une insulte le passage concerné de son mémoire, et il demande à Godon de connaître la pensée de Deslauriers à ce sujet ; à la suite d'une remarque de Godon, Godin expose la question de la propriété industrielle contre laquelle il existe beaucoup de préventions ; il défend vigoureusement le caractère novateur de sa production ; il reprend l'exemple de l'étrier utilisé par Charles Fourier [dans le Nouveau monde industriel et sociétaire], un objet si simple qu'on s'étonne qu'on ait mis si longtemps à l'inventer ; Godin montre de l'assurance : « J'ai fait quelque chose dans l'industrie et pour lequel je ne désire rien sinon le bénéfice qu'il doit m'en revenir, car de l'or, il en faut par le temps qui court, même aux hommes qui travaillent à l'instauration du règne de la vérité sur la terre. » ; Godin commente la proposition de Godon de rédiger un nouveau mémoire et lui demande s'il doit l'adresser à Deslauriers.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jacques-Nicolas Moret, 8 juillet 1848
Godin répond à la lettre de Jacques-Nicolas Moret du 2 juillet 1848 et lui exprime sa satisfaction d'apprendre qu'il a commencé à étudier la doctrine de Charles Fourier : « Vous aurez chaque jour à vous féliciter de vous être approché du fanal vers lequel le vaisseau de la civilisation vogue au milieu de la tempête pour entrer au port d'harmonie. » Il assure à son cousin, qui est allé à Paris, que les phalanstériens n'ont pas pris part aux tristes événements de juin 1848 : « Nous sommes loin d'espérer rien de bon des commotions sociales. » Godin affirme que les réformes politiques sont accessibles par le suffrage universel, que les réformes sociales ne peuvent s'opérer que pacifiquement, que les idées nouvelles peuvent subir des persécutions, et que les socialistes sont rendus responsables du mal qu'ils n'ont pas fait. Il l'informe qu'un congrès de phalanstériens, prévu le 9 juillet à Paris, a été ajourné en raison des événements. Il l'engage à répandre les idées de rénovation sociale mais avec prudence car les phalanstériens « ne sont pas en odeur de sainteté en ce moment », et lui suggère de souscrire à la rente de l'École sociétaire destinée à soutenir ses publications.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur L. Bernus, 3 décembre 1848
Godin répond à une lettre de Bernus le questionnant sur le socialisme. Il commence par lui indiquer qu'il faudrait un livre pour y répondre et le renvoie à la lecture d'ouvrages des disciples de Fourier. Godin évoque en préambule son engagement phalanstérien et son admission au Congrès phalanstérien. Godin explique ensuite que les réformes politiques – le changement des lois à la suite de révolution – n'empêchent pas la misère, aussi les fouriéristes ont-ils conclu que la forme des gouvernements comptait moins que les réformes sociales qui touchent aux intérêts réels des membres de la société. Il expose que certains socialistes, affligés des abus de la propriété individuelle, ont choisi la voie du communisme, qui n'est cependant pas fondé sur des règles scientifiques. Godin affirme que les fouriéristes sont éloignés du communisme mais n'en sont pas moins socialistes et qu'à la différence des communistes, ils sont tous d'accord entre eux quant à l'organisation future des sociétés. Il indique que Fourier a jeté les bases de la science sociale dans l'ouvrage Unité universelle. « Les socialistes phalanstériens sont les hommes qui ayant étudié la théorie de Fourrier (sic) se dévouent à la réalisation de cette Théorie. Leur nom leur vient de ce que pour traduire en fait la théorie de Fourier, il faut élever un phalanstère : nom qu'ils donnent à l'édifice et aux constructions destinées à servir d'habitations à la population d'environ 2 000 âmes qui composerait ce village nouveau. Le domaine de chaque Phalanstère ne devrait pas avoir moins d'une lieue carrée. » [texte avec corrections] Il explique que les membres du phalanstère sont associés en capital, en travail et en talent, et décrit les avantages du système d'association, l'abolition de la misère et la prospérité générale. Godin joint à sa lettre une liste d'ouvrages phalanstériens [qui n'est pas copiée].

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 26 décembre 1848
Godin signale aux gérants de La Démocratie pacifique que certains numéros du journal ne lui sont pas parvenus. Il accuse réception d'exemplaires des Entretiens socialistes qu'il a choisi de donner plutôt que vendre : « L'ouvrier qui depuis longtemps est privé du salaire qui le faisait vivre ne peut acheter de livres et l'ignorance des masses est encore trop profonde pour que la vérité écrite triomphe aussi facilement du charlatanisme et de l'erreur. » Il ajoute que le sol est aride et qu'il ne faut pas être pressé de recueillir les fruits de la propagande. Il renouvelle ses abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange, commande des livres et des estampes à lui expédier par Véran Sabran, et envoie un billet de 100 F. Godin indique que la Librairie sociétaire doit commettre des erreurs dans la vente des lithographies : il a payé 5 F la vue coloriée d'un phalanstère de 90 par 63 cm, qu'il ne trouve pas à ce prix au catalogue ; il demande une vue identique à la sienne et un portrait de Fourier (à 12 F) qu'il destine à quelqu'un.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 10 janvier 1849
Godin reçoit une circulaire des gérants de La Démocratie pacifique au moment où il s'apprêtait à leur envoyer des cotisations [à la rente de l'École sociétaire]. Godin déplore le dénuement de l'École sociétaire. Il avance l'idée que 300 phalanstériens versent chacun 100 F en cinq jours. « Est-ce là la stricte mesure de ce que je puis ? Non, je ne conçois pour limites au dévouement que l'épuisement absolu des ressources et je suis encore loin de là. » Godin pense que la rente pourra connaître un nouveau développement après la proposition de réalisation que Considerant doit faire à l'Assemblée nationale, mais croit aussi que le phalanstère est trop éloigné du domaine politique et qu'on ne peut attendre un soutien à sa réalisation que par des personnes qui ont sérieusement étudié la théorie de Fourier : « Il faut des convictions. Les livres seuls peuvent les former. Vous savez combien cela est long, mais quand l'idée phalanstérienne sera posée officiellement devant le monde, il se peut que la tâche de vos amis devienne plus facile. » Sur la collecte des cotisations à la rente. Godin remet 200 F à ses correspondants, somme qui porte ses versements à 340 F depuis le 16 novembre 1848, dont 182 F pour la rente, 72,35 F pour des abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange, 4,90 F pour la souscription à Robert Blum et le reste à porter sur son compte de librairie.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jacques-Nicolas Moret, 13 octobre 1843
Annonce l'expédition de poêles et donne des indications sur le fonctionnement de ceux-ci. Sur le fouriérisme : Godin encourage son cousin à étudier l'œuvre de Charles Fourier et évoque la transformation de La Phalange en journal quotidien, La Démocratie pacifique.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 6 septembre [1845]
Godin a oublié de renouveler ses abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange pendant son séjour à Paris ; il adresse 35 F à son correspondant pour ce renouvellement. Il rend compte de ses visites à des sympathisants fouriéristes à Rouen et à Amiens : monsieur Lemaître était absent ; monsieur Spineux craint d'être compromis par le nom de phalanstérien, mais Godin pense l'avoir convaincu d'étudier le théorie de Charles Fourier. Il annonce qu'il doit se rendre à Landrecies, au Quesnoy, à Valenciennes, à Mons, à Charleroi, à Maubeuge, à Avesnes, à Marle, à Laon, à La Fère, à Reims, à Montcornet et à Vervins, et demande à Cantagrel s'il connaît des personnes à visiter dans ces villes.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 29 [avril 1846]
Envoi de 6 F pour l'abonnement de monsieur Daverdier fils à Englancourt par Étréaupont au numéro de huitaine de La Démocratie pacifique. À propos de deux portraits de Charles Fourier que Véran Sabran, après une visite à Esquéhéries, a promis de faire parvenir à Godin.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à François Bernardot, 19 novembre 1894
Retourne à Bernardot un article de Higgs et le remercie. Au sujet de cet article et de la compréhension de Godin par Higgs. Erreur de Higgs sur la paternité de l'expérience fouriériste du Texas qu'il attribue à Considerant et à Cabet. Sur le beau temps dans le sud et la pluie à Guise.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 22 février 1862
Godin indique à Cantagrel qu'il possède la collection complète de La Phalange, mais qu'il ferait volontiers l'acquisition des œuvres de Voltaire, de la Comédie humaine, de Mirabeau (?). Sur Godin auteur : « Vous ne vous en douteriez guère sans doute mon cher ami, que votre serviteur est travaillé par une idée qui le conduira à se faire auteur. Cette idée est une théorie nouvelle des lois de Dieu ou de la vie universelle. Je partirai au départ du principe des choses de la cause première pour déterminer la loi de la vie terrestre, de la vie sociale, de la vie humaine, enfin la tâche et le devoir moral et matériel de l'homme sur la terre. Pour un des plus fervents disciples de Fourier, cela pourra paraître bien singulier. J'ai donc surtout besoin de répondre à tous les systèmes philosophiques qui se sont produits depuis que l'homme a laissé les traces de sa pensée, ou plutôt de les connaître et de les comparer avec les progrès que la sienne a fait faire dans le domaine des idées. » Il lui fait part du besoin où il se trouve d'obtenir les ouvrages scientifiques qu'il lui a demandés. Il l'informe qu'il possède les ouvrages de Jules Simon, de Villermé, de Louis Reybaud, d'Audiganne et d'Eugène Buret sur la condition des classes ouvrières, « qui m'ont appris fort peu de choses ou rien appris du tout ». Il lui demande d'ajouter les livres suivants à ceux qu'il lui a déjà demandés : Histoire du merveilleux dans les temps modernes de Louis Figuier, La magie et l'astrologie dans l'Antiquité et au Moyen-âge par Alfred Maury. Godin fait le compte des sommes remises à Cantagrel pour l'achat de livres, qui s'élève à 805 F, et il demande à ce dernier l'état des frais d'annonces dans les journaux.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jean-Baptiste Fourrier, 8 janvier 1864
Godin regrette d'avoir répondu à la lettre de Fourrier du 23 novembre uniquement par l'envoi de la cuisinière demandée. Godin indique à Fourrier qu'il pratique le spiritisme. Il lui confie qu'il admire le génie de Charles Fourier mais qu'il ne croit pas à la décrépitude de la civilisation en phase de lente agonie comme celui-ci l'a prédit. Godin explique à Fourrier qu'il fait construire un palais d'habitation dans lequel vivent 100 familles, 400 personnes, et que sa partie centrale, en cours d'achèvement, va pouvoir accueillir 500 personnes. Il se défend d'avoir réalisé l'harmonie, dont les âmes humaines incarnées sont incapables. Il considère qu'il met en pratique les principes de la véritable charité et critique les fouriéristes enthousiastes.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 6 juillet 1864
Sur la séparation des époux Godin-Lemaire. À la demande de Cantagrel, Godin explique que le premier jour de l'audience a été consacré à la plaidoirie d'Hébert qui a exposé qu'il était un partisan des perverses doctrines de Fourier, qui a lu des textes de Fourier sur la liberté amoureuse, qui a mentionné le nom de Cantagrel pour conclure que Godin était adepte de doctrines immorales de polygamie et de polyandrie, et que le deuxième jour a été consacré à la plaidoirie de Fabre, magnifique, « mais qui n'avait pas, elle, le mérite pour la foulle (sic) de remuer des ordures et les mauvaises passions. » Il ajoute qu'Esther Lemaire et lui comparaîtront le vendredi suivant.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 10 juillet 1864
Sur la séparation des époux Godin-Lemaire. Jean-Baptiste André Godin tient à rassurer Cantagrel, dont le nom a été cité par Hébert lors de l'audience du procès en séparation : il lui explique qu'Hébert n'a fait que citer en passant les noms de Considerant, Cantagrel et Michel de Figanières à propos des doctrines de Fourier, et que Favre a défendu Considerant et Cantagrel comme des pères de famille modèles. Il rend compte de sa comparution avec sa femme au tribunal : le tribunal a examiné l'authenticité des copies de lettres produites par Esther Lemaire, qui a avoué que personne n'avait vu les originaux ; le procureur impérial a demandé la reprise du procès dans une quinzaine.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Alphonse Delpech, 29 novembre 1864
Sur la séparation des époux Godin-Lemaire. Godin informe Delpech qu'il ne s'est pas occupé de l'affaire depuis que sa femme a interjeté appel du jugement du tribunal de Vervins, sinon en écrivant à Jules Favre à qui il a indiqué que la corruption était impuissante à fournir des témoins à ses adversaires. Godin estime que l'affaire sera plus simple qu'en première instance car sa femme a reconnu que les originaux des copies des lettres qu'elle avait produites contre lui n'avaient été vues par personne, et qu'ainsi, il ne reste à ses adversaires que des calomnies ou des attaques sur son adhésion au fouriérisme, au spiritisme, au magnétisme, à la polygamie ou à la polyandrie. Il indique à Delpech que le tribunal a envoyé les œuvres de Fourier en 6 volumes in-8 et les œuvres de Michel de Figanières au ministère public. Godin explique que les conseillers de sa femme ont conçu avec elle le projet de séparation après que Godin ait entrepris la construction du Familistère, dans l'espoir de partager avec elle ce qui lui reviendrait, et que dans cet objectif sa femme lui a rendu la vie difficile, au point qu'il s'est mis à habiter au Familistère à partir de la fin de 1861. Il regrette d'être ainsi tombé dans un piège car son appartement communiquait avec celui de Marie Moret, motif pour sa femme de fomenter un complot visant également son fils.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Joseph Pouliquen, 7 décembre 1865
Godin explique à Pouliquen que le Familistère n'est pas le phalanstère, qu'il ne veut pas toutefois méconnaître la part qui en revient à Charles Fourier, mais que la doctrine sur laquelle il repose « a sa base sur le sentiment religieux de la véritable religion de l'humanité qui préside à l'inauguration du culte du Travail en procédant à sa réhabilitation ». Il lui indique que le Familistère aura encore pendant longtemps plus de place pour le dévouement que pour le bonheur. Il remercie Pouliquen pour sa photographie et regrette de ne pouvoir lui offrir la sienne « car je n'ai pas pensé jusqu'ici à me créer ce moyen de souvenir auprès de ceux qui s'intéressent à moi ». Il l'informe qu'il faut, pour venir à Guise, prendre le chemin de fer jusqu'à Saint-Quentin puis prendre une voiture publique jusqu'à Guise.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Auguste Savardan, 2 mars 1866
Godin accuse réception de deux lettres de Savardan évoquant un candidat à l'habitation au Familistère, qui se trouve dans des « conditions anormales de santé morale ». Godin lui répète ce qu'il lui avait dit à propos d'Alphonse Latron : le Familistère n'est pas un refuge. Il l'informe qu'il n'a pu encore juger l'utilité de Latron. Godin évoque les difficultés qu'il doit affronter pour la fondation du Familistère, en particulier la liquidation de la communauté de biens Godin-Lemaire. « Je n'ai pas ici le domaine tranquille d'un seigneur autour de son château. Le Familistère n'existe et ne peut exister que par la force de l'activité humaine. La loi de son existence est le travail. Admirateur de Fourier, je m'en sépare dans la pratique. L'attrait des fonctions est une question secondaire au Familistère. Le sentiment religieux a présidé à sa fondation, il commande ses mouvements et doit les guider. Le dévouement y est nécessaire et c'est dans sa religion qu'il la puisera. Ne vous effrayez point de cela car sa religion pourra s'appeler la religion de la vie et son culte le culte du travail. » Godin ajoute que le nouveau protégé de Savardan ne trouverait pas une occupation à sa convenance au Familistère car il a moins besoin de jardinage amateur que de jardinage productif, et qu'un élève de Mathieu de Dombasle ne s'en satisferait pas.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Barrier, 7 mai 1866
Godin écrit à François Barrier après la lecture d'un article du numéro de mai du journal L'Association dans lequel celui-ci s'interroge sur la possibilité pour les femmes d'accoucher sans douleurs. Godin estime que le constat de cette douleur a fait rejeter l'existence d'une intelligence supérieure par les athées. Godin cherche à résoudre une contradiction : pourquoi l'enfantement s'accomplit dans la douleur alors que le jeu des fonctions organiques est en principe attrayant et que l'attrait règne souverainement dans les fonctions essentielles de la vie ? Puisque le monde est harmonieux, la question se pose, selon lui, de l'utilité de la douleur dans les œuvres de Dieu : « Je ne crois pas qu'il se complaise à attacher à l'enfantement des causes de douleur aussi évidentes pour se donner seulement le vain plaisir de laisser à la science du médecin le soin de la faire disparaître. » Godin demande à Barrier par quel moyen la médecine peut faire disparaître la douleur. Il fait valoir que la douleur est l'opposite de la théorie de l'attrait dont les fouriéristes sont les défenseurs : « Je crois que si la loi de la douleur nous était aussi bien connue que celle du plaisir, il en surgirait une théorie du dévouement et du sacrifice qui marcherait parallèlement à celle de l'attrait en lui tendant une main fraternelle pour arriver à réaliser par la charité universelle le bonheur de tous. Cela vaut donc la peine que nous en causions. » Dans le post-scriptum, il lui demande l'adresse de Charles Pellarin, qu'il doit remercier.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Marie Howland, 5 novembre 1866
Godin répond à la lettre de Marie Howland du 10 octobre 1866. Il évoque son article pour l'Annuaire de la coopération qui n'a pas encore paru. Il la remercie pour l'envoi de la livraison du journal The Galaxy et lui signale que la brochure d'Auguste Oyon est plus complète que les articles parus à Londres sur le Familistère. Il reconnaît que Fourier a inspiré le Familistère, mais que celui-ci n'est pas un phalanstère. Il estime qu'il faudra du dévouement et du sacrifice avant de compter sur l'essor libre des passions. Il explique qu'il s'écarte des idées de Fourier sans se mettre en contradiction avec elles. Il fait une rapide description du Familistère. Dans le post-scriptum, il annonce à Marie Howland qu'il lui envoie une brochure composée d'articles sur le Familistère parus dans un journal ainsi qu'un exemplaire de la gravure qu'il a fait exécuter pour l'Annuaire de la coopération, ainsi que la brochure d'Auguste Oyon.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur Lesage, 27 juin 1867
Godin remercie Lesage pour sa lettre du 9 juin qu'on lui a renvoyée à Paris. Il le remercie pour ses réflexions sur les moyens de répartition à appliquer aux capacités qui doivent être expérimentés au Familistère dans un an et qu'il soumettra à la discussion dans les conseils du Familistère. Il informe Lesage qu'il s'est entendu avec Fribourg à propos de la proposition que Lesage avait faite à son sujet. Il explique qu'il a indiqué à Fribourg ce que seraient ses appointements pour s'occuper d'un atelier de l'usine et qu'il craignait que Fribourg s'étant livré au mouvement des idées sociales, il lui serait difficile de se consacrer à une occupation industrielle, mais que c'est le montant des appointements qui ont empêché qu'ils se mettent d'accord sur sa venue à Guise. Il annonce à Lesage qu'on vient de lui communiquer un article du Courrier français sur la fête du Familistère signé Fribourg. Il fait remarquer à Lesage, qui lui a annoncé qu'il voulait écrire sur le Familistère dans ce même journal, qu'une note de la rédaction indiquant que le Familistère est un essai de la théorie de Fourier est erronée, que le Familistère n'est pas le phalanstère, et qu'il a seulement emprunté à Fourier l'idée de l'habitation unitaire et celle de l'association du capital, du travail et de la capacité. Godin estime qu'il est trop tôt pour présenter le Familistère comme un modèle et qu'il ne faut pas s'écarter des faits réalisés à son sujet.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Édouard Raoux, 28 décembre 1872
Godin remercie Raoux pour l'envoi de sa brochure sur le Familistère. Godin estime que l'exposé du Familistère et de son livre est aussi complet que possible dans le cadre restreint de la brochure. Il juge cependant que des allusions phalanstériennes vont au-delà de sa propre théorie. Godin explique que l'influence du Familistère ne peut être immédiate et qu'il est inutile de venir au Familistère pour y voir des merveilles. Sur l'enseignement de l'enfance et les limites au développement des aptitudes : « C'est une des grandes erreurs de Fourier d'avoir présenté l'homme sous un aspect qui manque de vérité, et c'est un grand tort de la part des adeptes de sa doctrine d'avoir trop persisté jusqu'ici à accorder confiance aux prodiges de perfectionnement qu'il fait entrevoir comme facile dans l'éducation de l'Enfance, en suivant leurs attractions. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Antoine Piponnier, 16 mars 1897
Demande à Piponnier de presser l'envoi des documents sur le Texas car elle voit une lacune dans le volumineux dossier sur lequel elle travaille actuellement. Sur la souscription pour l'érection d'une statue en hommage à Charles Fourier : la Société du Familistère a versé 100 F d'après le journal L'Association ouvrière, 100 F ont été aussi réunis par le personnel des bureaux de l'usine, et 100 F ont été envoyés par Marie Moret : « On ne croit guère à la réussite du projet... Le temps prononcera. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Irénée Priqueler, 11 avril 1897
Accuse réception de la lettre d'Irénée Priqueler du 5 avril 1897 contenant un mandat postal de 10 F pour son réabonnement au journal Le Devoir. Remercie Priqueler pour son appréciation du Devoir et de l'interprétation par Godin de la théorie de Charles Fourier contenue dans les « Documents biographiques » de Godin ; sur une note de Priqueler relative à une erreur d'un professeur de la Sorbonne présentant Charles Fourier comme le père du collectivisme. Don de 6 brochures à Priqueler : Prophéties de Fourier et Contrat de salaire par Gide ; Deux épisodes de la vie de Robert Owen, Sky scratchers, La concurrence asiatique et Un socialiste pratique : Robert Owen d'Auguste Fabre.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Antoine Massoulard, 26 mars 1876
Godin a répondu à la lettre de Max Veyrac du 3 mars 1876 en lui envoyant un exemplaire de Solutions sociales, qui est l'objet de l'article de Louis Reybaud dans la Revue des deux mondes. Sur la transformation des sociétés et sur l'association. Sur Oneida : Godin encourage Veyrac à aller voir la communauté d'Oneida ; il loue la communauté, constate qu'elle est victime de préjugé et signale qu'elle a correspondu avec elle ; il observe qu'elle a le défaut des sectes qui se cantonnent dans un cercle d'idées religieuses dogmatiques ; il s'interroge sur la postérité de la communauté après la mort de Noyes ; il s'interroge également sur la façon dont les sociétaires d'Oneida concilie la propagation scientifique avec le respect de la liberté individuelle et sur la réalité de la paternité au milieu de l'amour libre ; Godin regrette de ne pas connaître l'anglais pour pouvoir s'entretenir de ces questions avec Noyes et Wayland Smith avec qui il avait correspondu avec l'aide d'un traducteur ; il se demande enfin si la communauté d'Oneida gagne facilement de nouveaux adeptes. Veyrac semble hésiter entre Oneida et les Mormons : Godin estime que le mormonisme est bâti sur des croyances superstitieuses et contraires aux véritables principes du juste et du droit ; il considère que la polygamie est un profond mépris des droits de la femme. « Le mormonisme n'est qu'un régime politique ; la communauté d'Oneida est une idée sociale ». Godin envoie à Veyrac deux brochures de propagande politique. Il lui annonce qu'il continuerait volontiers cette correspondance avec lui. Dans le post-scriptum de la lettre, Godin expose deux raisons du succès de la communauté d'Oneida et il demande à Veyrac les motifs de la durée de la communauté d'Icarie inspirée par Cabet.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Antoine Massoulard, 10 juin 1876
Godin remercie Veyrac pour ses lettres des 30 avril et 4 mai 1876. Godin assure Veyrac qu'il recevra avec plaisir ses communications sur les faits sociaux et les expériences sociales aux États-Unis, en particulier sur les difficultés endurées par la colonie icarienne de Nauvoo. Godin fait observer à Veyrac qu'il exprime sa préférence pour le communisme dans sa dernière lettre et il fait un long développement à ce sujet et sur le respect des lois naturelles qui s'imposent à la vie humaine. Il répond à Veyrac sur le sens du Familistère : il le renvoie à Solutions sociales et lui explique les objectifs du Familistère ; « À coup sûr, je n'ai pas fait une pépinière de perfectionnistes comme vous l'espérez. » Il ajoute que le Familistère parvient à se maintenir parce qu'on y respecte les lois, les usages et les préjugés régnants. Sur l'égalité salariale entre tous les membres de la société : Godin pense que cette égalité est contraire aux lois naturelles et que pour bien étudier les questions sociales, il faut commencer par étudier la nature humaine. Sur la répartition proportionnelle aux mérites de l'activité individuelle et sur l'intérêt du capital. Les théories sociales et les besoins naturels de l'homme. Sur Oneida : Godin demande à Veyrac s'il peut être son interprète auprès de Wayland Smith et s'il peut lui confier la lettre jointe à son intention ; sur la réforme du mariage et de la famille, le plus difficile et le plus important problème social ; doctrines bibliques et mystiques mélangées aux théories socialistes nées en France. Sur le Bulletin du mouvement social, auquel on s'abonne auprès d'Eugène Nus au 3, rue Hautefeuille à Paris, et sur un Bulletin des sociétés coopératives. Godin demande à Veyrac s'il connaît le journal Woodhull and Clafin's weekly publié à New York par une femme sympathique au Familistère, dont les idées sur le libre amour, sur l'extinction de la maladie et de la mort lui semblent inspirées par le spiritisme. Godin signale qu'il ne connaît pas le livre de Nordhoff, Communities societies of the United States, mais qu'il possède La nouvelle Amérique d'Hepworth Dixon.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin tempère les éloges enthousiastes de Marie Howland à l'égard de sa personne. Sur les difficultés du perfectionnement de l'humanité. Sur le livre de Marie Howland et l'appréciation du Familistère par les fouriéristes : « Ne pouvant lire votre livre, peut-être ai-je été conduit par certains passages traduits isolément à subir l'effet de certaines impressions nées de la façon dont le Familistère est apprécié par les disciples de Fourier qui ont persisté à croire le maître infaillible et à considérer sa théorie comme étant la science sociale. Quoiqu'ils revendiquent le Familistère comme une suite des travaux du maître et de son école, ce que je ne veux en aucune façon contester, il n'est pas moins vrai qu'au demeurant, on me considère un peu comme un hérétique pour ne pas avoir admis la théorie des passions et n'avoir pas réalisé le travail attrayant par groupes et séries. » Godin explique que le dévouement et le sacrifice, et non l'attrait et le bonheur individuel, sont les principes de son action. Il fait la critique de la théorie fouriériste. Sur la vie d'outre-tombe : Godin affirme qu'il a dépassé Fourier dans la connaissance des rapports entre l'existence matérielle et la vie d'outre-tombe. Sur les résistances au Familistère et à l'Association : il annonce à Marie Howland que Marie Moret va lui envoyer la copie d'une transcription de sa dernière conférence, et qu'elle pourra ainsi comprendre qu'il peut être sujet à la mélancolie et au découragement. Sur la maladie d'Edward Howland : Godin recommande à Marie Howland d'imposer les mains sur son époux pour hâter sa guérison.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Raoux a écrit à Godin le 28 janvier 1878 pour l'engager à aller faire des conférences à Nice sur les résultats du Familistère : Godin lui répond qu'il ne peut pas et qu'il ne pense pas qu'il y ait des chances d'applications dans le milieu évoqué par Raoux. Godin explique à Raoux que le Familistère n'a pas été édifié pour offrir de nouveaux moyens de jouissances à la richesse mais pour élever les classes ouvrières au bien-être, et qu'un Familistère à Nice ne changerait pas la condition des nécessiteux ; il affirme qu'il faut changer la constitution économique de nos sociétés et qu'en attendant le Familistère ne peut être que le meilleur moyen d'employer la richesse pour une répartition plus équitable des fruits du travail humain. D'après Godin, il ne suffit pas de créer un nouveau milieu habitable, il faut aussi une régénération morale des êtres humains pour qu'ils en tirent parti : « C'est là ce que les partisans des idées de Fourier n'ont pas assez compris. » Il accuse réception de deux brochures : Le tocsin des deux santés et Les cerveaux noirs.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Eugène Nus a demandé à Godin s'il peut être utile pour lui qu'il connaisse un avocat à la Cour de cassation. Godin lui explique que depuis 10 ans il est en procès contre Boucher, industriel ancien avocat du barreau de Paris qui est parvenu, tout en étant déclaré contrefacteur, à annuler un de ses brevets sur l'émaillage de la fonte, et lui a intenté un procès en contrefaçon, aujourd'hui en cassation. Il estime que les magistrats le condamnent d'avance en qualité de socialiste, fouriériste, républicain radical et spirite. Il lui envoie des documents relatifs au procès en cassation. Il l'informe que le procès avec son fils passe en cour d'appel le jour même.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin remercie Pagliardini pour l'envoi de deux photographies. Il l'informe qu'il a reçu le manuscrit de Tallon relatif à Constantinople, que Fourier avait désignée comme la capitale de l'harmonie universelle, mais qu'il ne peut le publier dans Le Devoir car Tallon n'évoque que la transformation matérielle de la ville et ne traite pas de la transformation sociale universelle. Il lui transmet les compliments de Marie Moret.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin répond à une lettre de son « aimée disciple », qu'il remercie pour la compréhension de sa doctrine. Il fait l'historique de ses relations avec Marie Howland, traductrice de Solutions sociales, qui était en 1872 « imbue des idées de Fourier ». Sur la doctrine de la vie, la religion de la vie et le culte du travail. Sur le bonheur individuel et sur la vie spirituelle. Sur l'édition anglaise de Solutions sociales et de Mutualité sociale. Sur le rôle des femmes dans la propagation des idées de Godin.
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